jeudi 18 avril 2013

L'étude JUPITER, une arnaque scientifique doublée d'un jackpot commercial

Il existe une étude à la fois frauduleuse au niveau scientifique et victorieuse au niveau commercial. Cette arnaque mondiale s'appelle l'étude JUPITER.
De nombreux scientifiques se sont élevés pour dénoncer cette mascarade.
Dans l'indifférence générale...
Voyons ensemble les détails de ce hold-up intellectuel :

 C'est un essai décapité, arrêté prématurément avec de fausses justifications, un mensonge que la FDA a avalé avec candeur et incompétence.
C'est un essai gigantesque, montrant la puissance commerciale d'une industrie qui essaie de s'imposer commercialement, sur un marché déjà saturé.
Nous n'avions pas besoin d'une statine de plus.
Il y avait déjà :
 Largement de quoi traiter n'importe qui, avec n'importe laquelle de ces statines. 

Alors comment imposer une statine de plus, après le succès commercial du LIPITOR/TAHOR ?
Seule solution possible: en trichant.

Pour mettre au point l'étude JUPITER, il faut donc avoir un réseau de cardiologues sur toute la planète, prêts à tester une molécule inutile (ASMR V).
Qu'est-ce qui motive les cardiologues à participer à cette mascarade ?
Carrière ? Argent ? Noblesse d'âme ?  
"L'Enfer est pavée de bonnes intentions."

JUPITER regroupe 17802 participants, dont 38% de femmes.
Cet essai géant prend place dans 1315 sites, dispersé dans 26 pays.
Il est évident que les investigateurs principaux ne peuvent pas coordonner tous les sites et le sponsor (AstraZeneca) est omniprésent. C'est un essai commercial.

Rien que le nom est une trouvaille marketing, une mascarade de science. Comme AstraZeneca a choisi le thème de l'espace pour son marketing planétaire, on va donner à cette étude un nom royal, divin même. 
JUPITER, le roi des dieux, pour le roi des médicaments.
La lettre "J" de Jupiter vient pour "Justification".
Cet essai est là pour JUSTIFIER le marketing du sponsor.
Cet essai ne pouvait pas échouer. Des milliards étaient en jeu. 

Pourtant, cet essai va s'arrêter brutalement, après 1,9 années de suivi.
La (fausse) raison est que "l'essai est si miraculeux, qu'il n'est pas éthique de continuer." 

Petit rappel : dès que vous interrompez un essai, vous détruisez le protocole rigoureux qui l'a mis en place et vous sortez du cadre protecteur de l'hypothèse initial.
Le labo économise de l'argent et l'essai est arrêté au moment où c'est le plus favorable pour le produit commercial en train d'être testé (sur des cobayes humains, rappelons le). 
Et le labo aura une période d'exploitation commerciale plus longue du brevet.
C'est du "gagnant-gagnant" pour le commerce. Seule la science en ressort perdante.
(mais en 2013, qui s'intéresse à la science ? En tous cas, pas les labos Pharma ni leurs actionnaires). 


L'essai aurait été arrêté à cause de "bénéfices immenses" sur le critère primaire.
Quel était ce critère primaire ?
Comme souvent, c'est un critère composite  assez subjectif.
Il se compose 5 points : 3 points assez solides et 2 points subjectifs.
Les 3 points solides sont : attaque cardiaque, AVC et mort cardiaque.
Les 2 points subjectifs sont les procédures de revascularisation et les hospitalisations pour angine instable.
Dans un essai clinique sérieux, les 2 derniers points ne seraient pas pris en compte dans le protocole, car ce sont des décisions médicales, pas des événements.
Mais dans un monde où les scientifiques sérieux n'ont plus la parole, ce genre de supercherie est courante et acceptée par la majorité des cardiologues.
Incompétence, corruption ou manque de conviction pour réclamer de vrais essais sérieux dans un domaine important (la cardiologie) ?

L'autre nécessité dans une arnaque est de dissimuler les données réelles. C'est le cas ici. Les quelques scientifiques sérieux qui ont demandé les chiffres exacts de cette étude n'ont reçu aucune réponse.
Les donnés appartiennent légalement à AstraZeneca et elles sont dissimulées.

Et lorsqu'elles furent enfin dévoilées en partie, les scientifiques s'aperçurent que les données étaient incohérentes. L'arnaque continuait.

En effet, la mortalité n'était pas modifiée par le Crestor°. Contrairement à ce qu'avaient dit les investigateurs pour JUSTIFIER l'arrêt de JUPITER (qui lui même justifie...), il n'y avait aucune urgence à arrêter cet essai. Au contraire.
   

Cet essai est si scandaleux que Michel de LORGERIL a consacré de longs et nombreux articles, à la fois sur son blog, dans son dernier livre ("Cholestérol, mensonges et propagande" version 2013) et surtout dans un article scientifique, publié par une équipe de scientifiques : "Cholesterol lowering, cardiovascular diseases, and the rosuvastatin-JUPITER controversy: a critical reappraisal."
En 2012, Michel de LORGERIL a également été invité  à Los Angeles
par la AHA (American Heart Association) à et laisse à disposition un excellent diaporama qui explique point par point les défauts de JUPITER.

Il n'est pas le seul à avoir réagi face à cet essai décapité.
Dans un article du New York Times, le Docteur Mark Hlatky déclare qu'il "serait bon d'être un peu sceptique à propos des éventuels effets secondaires à long terme d'un médicament pris à vie."
Le cardiologue Steven Seiden déclare que les résultats de l'étude JUPITER "sont statistiquement significatifs mais cliniquement insignifiants."
Selon plusieurs scientifiques citées par le Time Magazine, " il y a des millions de femmes sous statines sans qu'on sache si cela leur procure un bénéfice ou si cela est fait à leur détriment." 
D'autres auteurs ont écrit à l'éditeur, des remarques plus ou moins pertinentes mais qui n'ont aucun pouvoir pour arrêter la machine médiatique d'AstraZeneca.

De plus, quand on s'intéresse aux auteurs de l'essai, on retombe sur le problème des conflits d'intérêts majeurs. Le pire est l'investigateur principal, Paul Ridker, qui fait du lobbying depuis des années pour que la mesure de la CRP soit un critère important en cardiologie.
Pas étonnant : il détient le brevet sur ce test et empoche de l'argent à chaque test.
Une historie sordide. Une histoire de fric. Pas une histoire de science.
Sur les 10 auteurs, 9 sont grassement payés et influencés par les labos Pharma.
Neuf auteurs sur dix ! Cela fait 90% de chances que cet essai soit perverti, de la conception de l'étude à la divulgation des résultats.

La fraude ne fait d'ailleurs aucun doute. Les auteurs ont triché en modifiant une courbe de leur rapport. (voir slides 16 et 17 du diaporama de Michel de Lorgeril).
Et dans l'indifférence générale.
Aucun cardiologue français (ou presque) n'a l'air au courant, ni l'ANSM. 
Incompétence ? Complicité coupable ? Indifférence aux sorts des malades ?


Comme j'ai expliqué dans un autre article que l'atorvastatine (Tahor°) est une vaste opération marketing (la plus belle opération mercantile de l'histoire des labos Pharma), nous voyons que les cardiologues français prescrivent MASSIVEMENT les statines les plus dangereuses, toxiques et pour lesquelles les preuves sont les plus faibles.

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