lundi 8 avril 2013

"A bas le discours de terreur!" disait le Pr Apfelbaum en 1992

Interrogé par l'Express en 1992, le Pr Apfelbaum disait : " L'histoire du cholestérol révèle plus que toute autre la stupidité irritante de la machinerie sociale. Sur la grande trouille du cholestérol se sont concentrés les intérêts de l'Etat, des firmes pharmaceutiques et des médias. Ensemble ils construisent un tel mur d'obstination et de conviction que les faits scientifiques ne passent pas."

En effet, cette trouille du cholestérol n'est pas basée sur l'intégralité des données de la science. Elle a été fabriquée. Les médecins ont été convaincu à grand coup de campagne médiatique gigantesque, où on ne leur a présenté une version du débat scientifique.

L'affaire CAHUZAC dévoile un autre pan de l'histoire : la compromission d'instances publiques avec des firmes pharmaceutiques et agro-alimentaires, les fleurons de notre économie.

Les patients subissent le marketing et les campagnes terroristes des firmes Pharma. Ensuite, ils vont exiger un médicament chez leur médecin, qui a lui-même été démarché par la visite médico-commerciale (il s'agit de recevoir un VRP qui vient vendre sa marchandise à partir d'informations pas toujours exactes).

Ensuite, vous avez un système hiérarchique, comme une arnaque pyramidale. Le grand professeur Machin décide d'utiliser tel médicament dans son service. Dessous, tout le monde s'incline et répercute les ordres du grand chef. Puis, lorsque le patient quitte l'hôpital, le médecin généraliste n'ose pas remettre en compte l'inutilité du traitement.

En sachant qu'il existe même des incitations financières pour que le médecin prescrive ceci ou cela. La médecine devrait essayer de s'extraire au maximum de l'influence mercantile.

Il ne s'agit donc pas de pointer un doigt accusateur vers l'un ou l'autre des acteurs : gouvernement, industries, sociétés savantes, médecins, patients.
C'est un système entier qu'il faut reconstruire, avec des barrières réelles empêchant la proximité incestueuse entre les politiques et l'industrie.

Le vrai scandale de l'affaire Cahuzac était visible de tous : cet homme politique monnayait sa position sociale, son carnet d'adresse, son réseau, en faveur d'un client privé : l'industrie Pharma. Et ce n'est pas l'exception. C'est plutôt la règle, au sein de la classe politique, de devenir un consultant pour telle ou telle société privée.

Il faudrait des règles fortes pour interdire le pantouflage et le système des "portes tournantes" : je suis politique et je passe à l'industrie ou l'inverse. Notre démocratie est mise en péril par sa tolérance envers les industries, que notre gouvernement ne sait pas contrôler en se tenant à l'écart.


Source : L'Express 1992


Apparemment, 20 ans plus tard, le Pr Apfelbaum a changé d'avis. Dans le Quotidien du Médecin (magazine financé par l'industrie Pharmaceutique), il retourne sa veste et déclare :
« Ces médicaments ont sur le taux de cholestérol LDL des résultats très spectaculaires [...] L’indication est l’hypercholestérolémie LDL majeure, isolée, résistante au régime. Un patient porteur d’une hypercholestérolémie LDL et traité par une statine, risque à la suite de la lecture d’Even d’arrêter le traitement, ce qui augmenterait le risque vital. Cela était démontré il y vingt ans, et confirmé sans l’ombre d’un doute par des dizaines d’études publiées dans les meilleurs journaux médicaux .»

1 commentaire:

  1. A propos du Pr. Apfelbaum et de son revirement d'opinion : C'est la parfaite illustration des paroles de la chanson de J. Dutronc , l' Opportuniste " Je retourne ma veste toujours du bon côté..."
    On dit que seuls les imbéciles ne changent pas d'avis, mais il s'agit d'un homme supposé intelligent, mais à force de faire des régimes je pense que son cerveau s'est sclérosé et qu'il n'est plus apte à appréhender les données d'une bonne science et d'en tirer les conclusions qui s'imposent, mêmes pour un imbécile...

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