jeudi 24 avril 2014

CRESTOR - Mensonges et propagande publique

Comment la base de données publique peut-elle dire autant de contre-vérités ???
http://base-donnees-publique.medicaments.gouv.fr
Leur description de l'athérosclérose est non scientifique.


DECRYPTAGE d'un mythe, propagé par une base de données publiques

"CRESTOR vous a été prescrit parce que :
· Vous avez un taux élevé de cholestérol ce qui signifie que vous présentez un risque de faire une attaque cardiaque ou un accident vasculaire cérébral."
=> FAUX, un taux élevé de Ch est un marqueur de substitution. On s'en fout de "corriger un chiffre". 

"Il vous est recommandé de prendre des statines, car parfois un régime alimentaire adapté et une activité physique ne suffisent pas à corriger votre taux de cholestérol. Vous devez poursuivre le régime hypocholestérolémiant et l’activité physique en même temps que la prise de CRESTOR."
=> Souvent les médecins se moquent du régime ou prescrivent un régime contre-productif (pauvre en Cholestérol et en graisses, donc riches en glucides) et qui augmente les risques


"Ou
· Vous avez d’autres facteurs qui augmentent votre risque d’avoir une attaque cardiaque, un accident vasculaire cérébral ou des problèmes de santé liés à ces facteurs.
Une attaque cardiaque, un accident vasculaire cérébral ou des problèmes de santé liés à ces facteurs peuvent être causés par une maladie appelée l’athérosclérose. L’athérosclérose est due à une accumulation de dépôts de graisse dans vos artères."
MENSONGE GRAVISSIME !!! L'athérosclérose n'est pas une " accumulation de dépôts de graisse dans vos artères."
Voir mon article

Pourquoi il est important de continuer de prendre CRESTOR® :
CRESTOR est utilisé pour corriger le taux de substances graisseuses dans le sang appelé lipides, le plus fréquent étant le cholestérol.
Il y a différents types de cholestérol trouvé dans le sang : le « mauvais cholestérol » (LDL-C) et le « bon cholestérol » (HDL-C).
=> Conte de fées ridicule, simpliste, donc mensonger. Il n'y a qu'un seul cholestérol sur terre, mais plusieurs transporteurs (VLDL, LDL, HDL)

CRESTOR peut réduire le « mauvais cholestérol » et augmenter le « bon cholestérol »."
=> et alors ? C'est un marqueur biologique, pas une maladie. Le patient veut aller mieux, pas changer un chiffre calculé sur un papier : le taux de LDL.

· Il agit en aidant à bloquer la production de « mauvais cholestérol » par votre organisme. Il améliore également l’aptitude de votre corps à l’éliminer de votre sang.
Pour la plupart des personnes, un taux de cholestérol élevé n’a pas de conséquence sur la façon dont elles se sentent parce que cela n’entraîne aucun symptôme. Cependant, sans traitement, des dépôts graisseux peuvent s’accumuler sur la paroi des vaisseaux sanguins et réduire leur diamètre.
=> toujours le même dogme mensonger qui repose sur une méconnaissance de la physiopathologie.

Parfois, ce rétrécissement des vaisseaux peut empêcher le passage du sang jusqu’au cœur ou au cerveau conduisant à une attaque cardiaque ou un accident vasculaire cérébral.
En diminuant votre taux de cholestérol, vous pouvez réduire le risque d’avoir une attaque cardiaque, un accident vasculaire cérébral ou des problèmes de santé qui y sont liés.
=> ou ne rien réduire et récolter d'autres effets, indésirables

Il est très important de continuer à prendre CRESTOR, même si votre taux de cholestérol revient à la normale, parce qu’il prévient la remontée de votre taux de cholestérol et donc l’accumulation de dépôts de graisse. Cependant, vous devez arrêter votre traitement si votre médecin vous le dit, ou si vous découvrez que vous êtes enceinte.

=> Cependant, j'aime bien le tableau 2 présenté dans le RCP
Il récapitule des effets qui ont été niés par les firmes et malheureusement ignorés par les médecins pendant 20 ans :

- diabète de type 2, dépression, perte de mémoire
La fréquence des myopathies et asthénies a été aussi très sous-estimée, grâce au marketing des labos.

samedi 19 avril 2014

OMERTA dans les labos : décryptage

Confessions d'un médecin... J'aurai plutôt dit "Confessions d'un ex-cadre des labos, qui se rend compte qu'il n'a pas été un soignant, mais un businessman dont le profit vient du mensonge".
(mais ça aurait fait un titre un peu long...)
A la lecture du livre, je dirai que BD, "l'ex des labos", a bien profité de son gigantesque salaire et des délires offerts par les firmes.
Après s'être gavé, il a eu une sorte d'écoeurement, surtout quand sa position a été menacé et ses avantages réduits.
DECRYPTAGE :
Ses compétences en matière de critique des médicaments paraissent plutôt faible (il croit, par exemple, que la FDA est une agence fiable... Qu'il se renseigne auprès du livre de Peter GOTZSCHE.

Il pense aussi que le NEJM est un bon journal, la Bible américaine de la presse médicale (p 165) alors que c'est un journal très lié à l'industrie).
Mais sa connaissance de la corruption généralisée est intéressante à lire. Comme tout repenti, c'est un bon délateur, après avoir été un collaborateur.
Ceux qui pensaient que les grands journaux étaient fiables, que les essais cliniques étaient rigoureux et que la pharmacovigilance était réelle en sont pour leurs frais.
Et même si cet "ex-cadre des labos" cite Irène Frachon, Gérard Bapt, Catherine Hill, Philippe Even, Prescrire et le Formindep (page 19), cela ne rend pas la longue description de sa carrière plus sympa à lire.
(Il cite encore le Formindep ou la revue Prescrire plusieurs fois dans le livre : p46, p59, p 141, p 166) ou Marcia Angell (p 165) (mais qu'il écrit Engel, preuve de sa méconnaissance du domaine critique...) ou Eléna Pasca (p 166).

J'aurai pu résumer son récit en quelques phrases :
" Quand j'étais cadre des labos, on se gavait de pognon comme vous n'imaginez même pas et on se moquait littéralement des pauvres médecins, si faciles à manipuler. Notre seul souci était de brosser dans le sens du poil les leaders d'opinion (KOL), qui font la pluie et le beau temps dans le petit entre-soi médical français."

Au sein de son récit à vomir, on trouve quand même quelques perles :

Son expérience des labos Merck et SCHERING PLOUGH :
  • Tous les journalistes ont dit qu'il venait du labo MERCK, mais en fait il a passé sa carrière chez Schering Plough (SP), racheté par Merck en 2009.
SP a produit par exemple le Zétia (ézétrol), le fameux anti-cholestérol qui ne sert à rien, sauf à vider les caisses de l'état et à produire des effets secondaires graves chez les patients.
Voir mon article au sujet de ce mensonge commercial.

- le Subutex (buprénorphine) est un produit de Schering Plough, un "substitut de drogue" imposé à la France par lobbying, corruption et pressions politiques

Les essais "marketing" (Chapitre 7 du livre) :
  • Le repenti décrit aussi le rôle MAJEUR des études post-commercialisation, ou phase 4, ou encore "Observatoires". Ces études ne servent quasiment à rien au niveau scientifique, puisque la molécule a déjà un AMM. Mais elles permettent d'élargir le marché ou d'enrichir l'argumentaire marketing pour doubler un concurrent (p 81).
Elles ne sont publiées que si elles permettent un gain marketing, une meilleure pub, des arguments de vente pour les VRP Médicaux (VM). Sinon elles sont enterrées.
Les labos ont accès aux données pendant l'essai et arrêtent l'essai en cas de succès (ce qui économise de l'argent, comme pour JUPITER) ou en cas d'échec, pour cacher les effets secondaires sous le tapis.
Le labo peut proposer une douzaine d'études post-commercialisations pour inonder un pays de sa nouvelle molécule et s'assurer de la collaboration des médecins-chercheurs (p 193).

Faire encore confiance aux essais de phase 4, financés par les labos, serait d'une grande naïveté, avec ce que l'on sait maintenant.

La corruption subtile du corps médical :
  • Un autre point intéressant est que le repenti confesse que les médecins ne sont pas si pourris que ça : la plupart du temps, l'argent va à leur labo, pas dans leurs poche. Ce qu'ils veulent, c'est publier, faire de la recherche, quitte à collaborer avec le labo pour découvrir le prochain remède qui sauvera l'humanité (p 196).
Sauf que le processus corrompt leur libre arbitre et qu'une fois payé, les experts acceptent de "rendre la pareille", en signant un article, en intervenant auprès d'une commission, etc.
Ainsi, un contrat de "recherche" est plus noble qu'un contrat de "consultance" (réservé aux collaborateurs les plus impliqués et les plus payés), mais l'effet reste le même : l'expert n'est plus libre de sa parole.
  • Les médecins participant à des "board" (ou conseils scientifiques) sont les plus corrompus (p 95 à 99). Ce rôle est réservé à « l'élite des KOL » (Key Opinion Leader) (p 76).
(remarque perso : Gabriel STEG cumule contrats de recherche, de communication, de consultance, conseil scientifique. La totale pour ce "cardiologue", noble défenseur des statines...)

Le coup de pouce des gouvernements successifs :
  • L'implication des instances officielles ou des politiques : son livre accuse certains politiques d'être intervenus favorablement, à plusieurs reprises, pour aider au démarrage ou sauver des molécules en péril à cause de scandales sanitaires :
  • Bernard Kouchner, secrétaire d'état à la santé (p 118, p 124 à 126),
  • Simone VEIL ministre de la Santé (p119),
  • Charles PASQUA (p120),
  • l'observatoire français des drogues et des toxicomanies, Drogue info Service, INPES (p122),
  • association Toxicomanie Hépatites SIDA (p123),
  • le RPR, le Sénat (p 126),
  • un rapport officiel d'experts, demandé par Bernard Kouchner en 2001 (p 126),
  • Xavier BERTRAND, ministre de la Santé (p 127)

Rappel du scandale du VIOXX, peu connu en France :
BD a lui-même été victime du VIOXX (p131 et 132). C'est peut-être ça qui a participé à réveiller sa conscience, corrompue par le luxe et le pognon dont il s'est gavés (et qu'il décrit en détails dans son livre).
Il dit : "il m'a fallu perdre la vue pour ouvrir les yeux"

Pourtant, notre repenti pense que le marketing est la normale exagération "d'un produit montré sous son meilleur jour" (p 133). Belle mentalité.

Les marges arrières des pharmacies :
  • C'est une pratique illégal que BD n'a pas voulu cautionner. (p 147).
Il s'agit de payer un pharmacien pour qu'il délivre du SUBUTEX, au lieu d'un générique.
Cette pratique a été "révélée au grand public en 2012, lors de l'émission de télé "Les infiltrés", sous les yeux effarés d'Irène FRACHON." (p 148).

L'hypocrisie des labos face aux défauts de leurs produits :
  • Il illustre cela avec le stylo injecteur du Victrelis (chapitre 13), un traitement contre l'hépatite C.
  • Il montre que les défauts d'un produit sont toujours transférés sur le dos des patients et leur mauvaise utilisation du produit.
Donc, au lieu de régler le stylo injectant le ViraferonPeg (p 182), le labo préfère faire des campagnes "d'éducation thérapeutique".
C'est une action inutile, mais les agences du médicament peuvent alors dire qu'elles ont réagi promptement (même après des années de retard, elles sauvent la face et cachent leur incompétence, voire leur corruption).

Le labo Schering Plough (MERCK maintenant) connaissait très bien les défauts du stylo, qu'il appelait en interne "le stylo pourri" (p 174) et cela malgré l'avertissement d'un professeur du CHU de Nice, Albert TRAN.
Article Libération : L’Afssaps aux trousses du stylo de Merck

Dans le dossier SUBUTEX, les défauts du produit étaient mis sur le dos des "toxicos". (p 175).


L'échec de la pharmacovigilance :
  • En général, les services de pharmacovigilance des labos ne font pas leur boulot : ils ne transmettent pas, ou mal, ou avec retard, ou en cachant des cas de problèmes avec leurs produits.
Cela "consiste à aveugler l'autorité du médicament". (p 180).

Le labo Schering Plough "a admis avoir dissimulé 250 réclamations pour la seule année 2011" (p 183).
Le médicament Victrelis provoque des anémies sévères, ce qui oblige à ajouter de l'EPO, hormone de synthèse qui provoque aussi des effets secondaires (p 195, p 201).

Les industriels savent que les médecins ne font pas bien leur travail de pharmacovigilance. C'est un travail compliqué, non gratifiant et son absence n'est pas sanctionné. On peut dire que 1 médecin sur 100 fait bien son travail dans ce domaine.
Cette sous-déclaration des effets secondaires permet d'ailleurs aux firmes de dire partout que "leurs produits sont très sûrs et qu'il y a très peu de déclarations d'effets secondaires".

Avec 1% des déclarations, ils peuvent se vanter...


Le mépris des labos pour les médecins et les agences :
  • Ce qui est le plus frappant dans ce livre, c'est à quel point les firmes du médicament méprisent les prescripteurs qu'ils influencent et les agences censées les surveiller.
L'Agence du Médicament (AFSSAPS, puis ANSM) est ainsi qualifiée de "vraie passoire infiltrée par les industriels" (p 187).
Les fonctionnaires ont un "faible niveau de compétence", ce qui est énervant quand il faut "leur expliquer 15 fois un mécanisme simplissime" . Mais cela a un avantage : "ces fonctionnaires sont incapables de deviner les petites manipulations des études et des chiffres" (p 187).

De plus, les experts indépendants sont méprisés pour les sommes ridicules qu'ils touchent ("500 euros pour un boulot titanesque !" (p 196) alors que les cadres de l'industrie ont salaire énorme, voyages en classe Affaires et voiture de luxe de fonction.

Pour une analyse utile, on touche 500 euros, alors qu'un prétendu "chercheur" dans une étude de phase 4 va toucher 1000 à 3000 euros pour CHAQUE PATIENT dans une étude inutile et dangereuse pour la santé publique.
Les chèques de 10.000 à 100.000 euros ne sont donc pas rares dans ce luxueux monde de la corruption médicale quotidienne. Et cela est parfaitement légal, puisqu'il y a un contrat, secret pour le public (p 197).

L'argent liquide, circulant dans des enveloppes brunes, existe mais c'est l'exception. La corruption ordinaire est légal, avec TVA et documents administratifs à l'appui. Mais le gouvernement actuel ne veut pas que le grand public connaisse le montant de tels contrats. Il serait alors trop évident que les experts actuels sont tous des employés temporaires des firmes PHARMA.

Les pistes qu'il propose :
  • mieux former le jeunes médecins aux médicaments
  • reformer la Formation Continue, sous influence des labos
  • embaucher de vrais experts indépendants
  • durcir les AMM pour les "me-too"
  • obliger les industriels à TOUT publier
  • rendre obligatoire la déclaration des liens d'intérêts, avec de vrais sanctions
  • publier les sommes versées par les firmes
  • appliquer la législation anti-corruption
  • créer une action de groupe à la française
  • aider la recherche, seule garante de vrais progrès médicaux futurs

Il propose aussi aux patients "d'inviter les praticiens à justifier leurs prescriptions". (p 207), "pour ressortir d'un cabinet médical avec de précieux conseils , mais sans ordonnance à rallonge".

Finalement, beaucoup de "bla bla" pour arriver à formuler ce que le Formindep demande depuis 10 années...


L'autre partie du livre est consacrée à :

- l'affaire VIOXX
 - l'affaire GARDASIL

L'analyse de la journaliste n'est pas mauvaise et pourra apporter quelques informations à un lecteur qui n'a jamais rien lu sur ce sujet.

L'affaire VIOXX (rofecoxib) et CELEBREX (celecoxib) mériterait d'être mieux connue des médecins qui prescrivent des COXIB.












vendredi 11 avril 2014

Scandale des statines : toxiques et inefficaces

De nombreux articles ont traité de la faible efficacité des statines mais de plus en plus d'articles soulignent leur toxicité, sous-estimée pendant plus de 30 ans.

J'avais déjà proposé une comparaison de la toxicité des statines en avril 2013.

La revue MINERVA revient sur ce thème et propose différentes études de leur toxicité.

Statines : effets musculosquelettiques indésirables

Minerva Online  2014-04-15
Conclusion Minerva :
Différentes études d’observation identifient un risque non rare de douleurs musculosquelettiques sous statines, douleurs qui peuvent nuire à l’observance du traitement. Une différence entre statines est observée dans deux études. Une toxicité musculaire semble bien être liée à la puissance de la statine pour diminuer le LDL-cholestérol.
Analyse de :
Mansi I, Frei CR, Pugh MJ, et al. Statins and musculoskeletal conditions, arthropathies, and injuries. JAMA Intern Med 2013;173:1-10.

Ce qui est intéressant, c'est que les médecins français (sous influence des labos et des recommandations...) ont toujours prescrits les statines les plus chères et les plus dangereuses : atorvastatine (TAHOR° quand il n'était pas génériqué) et maintenant l'horrible CRESTOR°, la plus dangereuse et la plus chère des statines (rosuvastatine).

J'ai déjà analysé ces deux molécules dans d'autres articles :

Le scandale du CRESTOR° (rosuvastatine)

Analyse critique de l'atorvastatine (TAHOR°)

 

Notons qu'il y a aussi une molécule que nos chers médecins sous influence aiment prescrire : INEGY (ézétimibe + simvastatine) ou EZETROL (ézétimibe).

Le dogme derrière cette prescription est qu'il faut baisser encore plus le "cholestérol", si une statine seule n'y suffit pas : c'est le fameux "the lower, the better", qui a déjà 20 ans d'âge. Un dogme faux, vieux et dangereux pour les patients français.

J'ai écrit un article à ce sujet :

Le scandale de l'ézétimibe : EZETROL° ou INEGY° 

J'ai également eu la chance de participer au colloque "Surmédicalisation en 2013, à la faculté de Bobigny.

J'ai alors exposé les scandales du CRESTOR ° et de l'ézétimibe.

Meilleure efficience dans la prescription de 2 anti-cholestérol


Récemment, le professeur Philippe EVEN a donné un long interview à LaNutrition.fr

Il a notamment fait un résumé génial des 10 arguments, dans le scandale des statines.

1. Le cholestérol est le même chez les sujets qui font un infarctus du myocarde que chez ceux qui n’en font pas… Et cela semble n’étonner personne !

2. L’infarctus est particulièrement fréquent chez les aborigènes d’Australie et les nomades du Sahel, qui ont un cholestérol moyen d’ 1,50g.

3. Entre 1,5 et 2,7 g/l de cholestérol, il n’y a aucune augmentation de la mortalité coronaire, qui ne commence à s’élever qu’au-delà de 2,7 et surtout 3g/l (mais corrélation n’est pas causalité. La grippe et l’importation des bananes s’accroissent en hiver). Mais en utilisant les logarithmes, on transforme cette courbe, dite en « crosse de hockey » ou en « J allongé », en une droite régulièrement ascendante d’1,5 à 3 g. Il s’agit là d’un pur trucage statistique, réalisé à dessein, qui fait rire tous ceux qui connaissent la statistique. Un trucage simpliste, qui saute aux yeux et qui n’aurait de validité que si nous traitions des logarithmes de malades avec des logarithmes de statines.

4. Les plaques d’athérome ne sont pas des dépôts de cholestérol, mais des cicatrices inflammatoires chronicisées chez certains, pour des raisons génétiques et dues aux chocs de pression sur les courbures et bifurcations artérielles. Le cholestérol ne fait que transporter dans les macrophages les acides gras qui leur apportent l’énergie nécessaire à la réaction inflammatoire. Les cardiologues sont à côté de la plaque.

5. Personne n’est parvenu à créer des plaques d’athérome chez l’animal (30 références), même en perfusant du cholestérol pendant des semaines pour atteindre un taux sanguin 8 fois supérieur à la normale. On n’obtient alors que des dépôts de "cholestérol", diffus dans tous les tissus, peau, œil, tendons, veines, foie, muscles… et même artères. Rien de commun avec l’athérome, mais ça ressemble aux formes graves d’hypercholestérolémie familiale, qui est une maladie génétique tout à fait à part, sans rapport avec l’athérome.

6. Les 70 essais cliniques des statines financés de 1994 à 2008 par l’industrie pharmaceutique (il m’a fallu 15 heures de travail pour analyser chacun d’entre eux) sont tous délibérément et lourdement falsifiés –  je ne dis pas biaisés, je dis falsifiés – à tous les niveaux :
- Exclusion de 80% des patients pour éviter les risques d’effets secondaires et fabriquer des patients « idéaux » (mais les résultats seront extrapolés à 100% de populations non sélectionnées).
- Double aveugle non respecté.
- Contrôle des patients tous les 6 mois seulement.
- Arrêt des statines par les patients dans 25% des cas.
- Prise de statines par le groupe placebo dans 15% des cas.
- 25% des patients perdus de vue.
- Critères d’évaluation multiples, chevauchants, subjectifs ou objectifs, souvent combinés de diverses façons, de telle sorte que quand le critère est cliniquement signifiant, il n’est pas statistiquement significatif et n’est significatif que quand il n’a pas de signifiance clinique.
- Résultats présentés sous forme de réduction relative et non de réduction absolue et sans évaluer le nombre de malades à traiter pour éviter un accident. Ainsi annonce-t-on 20% de réduction relative de la mortalité (exemple 80 vs 100) en 5 ans, sans dire que la réduction absolue par rapport au nombre de malades traités est de 20/2.000, soit 1% en 5 ans, soit 0,2% par an, soit 99,8% d’échecs, obligeant à traiter 500 malades pour écarter 1 accident par an ou 100 pour éviter 1 accident tous les 5 ans.

7. Malgré ces multiples biais, 82% des essais ne montrent aucun effet sur la mortalité coronaire et les accidents vasculaires cérébraux et 60% aucun effet sur les accidents cardiovasculaires, majeurs ou non.

8. En outre, ces effets soi-disant significatifs sont extraordinairement minuscules : sur 100.000 malades traités comparés à 100.000 non traités, 150 morts auraient été évités après 5 ans de traitement, soit 0,15%  des patients, obligeant à traiter plus de 600 malades pour écarter un décès par an, soit à 1.000 €/an  (médicaments, consultations, examens biologiques et d’imagerie, etc.), 600.000 € par décès soi-disant évité. Des résultats si minuscules qu’ils ont suscité un article quasi humoristique dans le British Journal of Medicine du 17 décembre 2013, montrant que les statines sont juste aussi efficaces qu’une pomme croquée chaque matin, mais avec plus de complications (l’étude, très sérieuse, porte sur 10 millions d’Anglais suivis 20 ans).

9. Même ces résultats infra-minuscules ne sont pas crédibles, car depuis 20 ans que les statines sont sur le marché, aucune diminution de la mortalité coronaire n’a pu leur être attribuée, leur effet éventuel s’effaçant derrière celui des antihypertenseurs, des antidiabétiques, de la lutte contre l’obésité et le tabac, et ceux de la prise en charge des infarctus du myocarde dans les 2 heures, dans les unités de réanimation.

10. Concernant les complications, il y a encore un livre à écrire. Elles ne sont en aucune façon anodines. Les essais cliniques de l’industrie, qui y consacrent …3% de la longueur des articles et qui ont tout fait pour écarter au préalable les patients à risque, ont dû pourtant stopper les études à cause des effets secondaires chez 10 à 15% des patients (complications musculaires, tendineuses, cutanées, neurologiques, psychologiques, sexuelles et nouveaux diabètes).

 

 

dimanche 6 avril 2014

DANCHIN STEG FERRIERES : Leaders d'opinion sous contrats

Certains médecins sont des spécialistes des relations avec les labos Pharma. On les appelle "leader d'opinion", car leur parole permet d'influencer les autres médecins.


On peut trouver la déclaration de leurs liens d'intérêts par de multiples voies.
Soit sur des sites comme celui de la Société Française de Cardiologie.

Nicolas DANCHIN :
Je soussigné(e) Nicolas Danchin, déclare les relations professionnelles suivantes pour l'année civile 2011 :
1 - Contrat de recherche
ASTRA ZENECA, NOVARTIS, MERCK MSD, SERVIER, PFIZER, SANOFI AVENTIS, The Medicines Company
2 - Contrat de consultant/conseil
Astra-Zeneca, BMS, Boehringer-Ingelheim, Glaxo-Smith-Kline, Novo-Nordisk, SANOFI AVENTIS, SERVIER, The Medicines Company
3 - Contrat dans le cadre d'actions de communication
ASTRA ZENECA, Brahms, Eli-Lilly, Menarini, MERCK, NOVARTIS, SERVIER, The Medicines Company
4 - Jetons de présence / avantages en nature

5 - Contrat salarié / actionnariat / autres (préciser)
Par ailleurs, je suis Président du Conseil Scientifique de la Caisse Nationale d'Assurance Maladie

On peut noter le mélange des genres, le même homme travaillant à la fois pour le bénéfice des labos et pour la CNAM.
Pantouflage, portes-tournantes, voilà comment les labos contaminent l'intérieur des agences françaises. 

Pr. Jean FERRIERES :
Je soussigné(e) Jean Ferrieres , déclare les relations professionnelles suivantes pour l'année civile 2013 :
1 - Contrat de recherche : NOVARTIS
2 - Contrat de consultant/conseil
3 - Contrat dans le cadre d'actions de communication :
ASTRA ZENECA, NOVARTIS, MERCK MSD, SERVIER
4 - Jetons de présence / avantages en nature
5 - Contrat salarié / actionnariat / autres (préciser)


Je soussigné(e) Jean Ferrieres , déclare les relations professionnelles suivantes pour l'année civile 2011 :
6 - Contrat de recherche
CNIEL: Centre National Interprofessionnel de l'Economie Laitière, SERVIER
7 - Contrat de consultant/conseil
8 - Contrat dans le cadre d'actions de communication
Formations médicales continues : ASTRA ZENECA, MERCK MSD, SERVIER
9 - Jetons de présence / avantages en nature
Frais d'inscription et de déplacement à la Société Européenne de Cardiologie à Paris pris en charge par SERVIER


Pr. Philippe Gabriel STEG :

 Je soussigné(e) Philippe Gabriel Steg, déclare les relations professionnelles suivantes pour l'année civile 2011 :
1 - Contrat de recherche : Servier
2 - Contrat de consultant/conseil  : Astellas, AstraZeneca, Bayer, Boehringer-Ingelheim, BMS, Daiichi-Sankyo/Lilly, GSK, Merck, Roche, sanofi-aventis, Servier, The Medicines Company
3 - Contrat dans le cadre d'actions de communication
AstraZeneca, GSK, Pfizer, SANOFI-Aventis, Servier, The Medicines Company
4 - Jetons de présence / avantages en nature
Aucun
5 - Contrat salarié / actionnariat / autres (préciser)
Co-fondateur et actionnaire de la Société Atérovax

Il est à noter que lorsque certaines personnes interviennent dans les médias, on n'a pas toujours accès à leurs liens d'intérêts, donc à leurs conflits d'intérêts.
Comme par exemple, cet article qui ne les cite pas : Cholestérol : « Les conséquences du livre du Pr Even sont terribles »

Ou parfois, l'article cite les conflits d'intérêts de manière succincte, comme si cela n'était pas important. Ou parfois, il ne les cite qu'après une demande répétée et avec laquelle le journal a du mal à se mettre en conformité.
Je rappelle que déclarer ses liens d'intérêts, c'est une mesure imposée par la loi. Cela n'a rien d'extravagant ou d'inquisiteur. Cela devrait être le B. A. BA pour un journal qui aurait un minimum d'éthique et de transparence.

 Déclaration de liens d'intérêt
Au cours des cinq dernières années, Eric Bruckert, Nicolas Danchin, Jean Ferrières et Gabriel STEG ont travaillé avec la plupart des industriels du médicament qui fabriquent des statines. André Grimaldi a travaillé avec les industriels intervenant dans le diabète. Alain Tedgui et Joël Ménard ne déclarent aucun lien d'intérêt dans le domaine des statines.

D'autres sites de citoyens font aussi la recherche des liens d'intérêts, car certains médecins ont la mémoire sélective ou sont atteints d'Alzheimer précoce et ciblé sur leurs liens avec les labos ou les associations financées par les labos :

"Dans la partie « déclaration des conflits d’intérêts » de la publication française, nous apprenons que M. Danchin a reçu des honoraires en tant que consultant et conférencier par les sociétés suivantes :
AstraZeneca, Bayer, BMS, Boehringer-Ingelheim, Daiichi-Sankyo, Eli-Lilly, GSK, MSD, Novartis, Novo-Nordisk, Pfizer,Roche, sanofi-aventis, Servier and The MedCo.

La plupart de ces sociétés commercialisent bien entendu des statines. PFIZER avec le Tahor (Lipitor chez nos amis outre-atlantique), NOVARTIS avec le Lescol, Aventis le Vasten, SANOFI le Lodales, BMS (pour Bristol Myers Squibb) l’Elisor et MSD (Merck) avec le Zocor."

On peut aussi chercher les noms des médecins sur le sites du "Sunshine Act" :
ou

Si on tape nom= Steg et prénom = Gabriel, voilà ce qu'on obtient :

10 résultats, avec les labos SERVIER  et DAIICHI SANKYO France (fabricant de statines).

On voit donc que la merveilleuse transparence de ce site, pourtant controversé et détesté par les labos Pharma, n'apporte que peu de renseignements.
Le cardiologue Gabriel STEG doit toucher beaucoup plus que 16 euros ou 33 euros à quelques reprises, puisqu'il a de nombreux contrats de consultance et de communication, qui doivent faire de lui un homme très très riche, au service des labos Pharma.

Mais je doute que l'on sache un jour le chiffre exact de ces contrats fort juteux, car ce genre de médecin est fort pour parler et s'exprimer dans les médias, mais aurait du mal à justifier les sommes colossales que l'industrie lui verse pour qu'il fasse sa communication pro-statines.
Cela permet même à ce médecin d'insulter le Pr Philippe EVEN, en le traitant de "complotiste" ou de "négationniste", ce qui n'est pas très confraternel.

http://www.lanutrition.fr/bien-dans-sa-sante/les-maladies/le-cholesterol/cholesterol-et-statines-comment-le-magazine-de-la-sante-a-traite-la-polemique.html

Dans un article d’octobre 2012 paru sur le site Theheart.org, dont la direction revient au Dr Gabriel Steg (l’un des cosignataires de l’article) et dont l’on notera la présence de Nicolas Danchin dans le comité scientifique (également un co-auteur de la tribune), le Pr. Grimaldi était interviewé par l’équipe de Theheart.org ) à propos du 1er livre des professeurs Even et Debré (Guide des 4000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux).
A la fin de l’article, on peut lire la déclaration de conflits d’intérêt de M. Grimaldi, qui confesse avoir « un service entièrement informatisé par un don du laboratoire Sanofi Aventis. »
Pour mémoire, un document officiel de l’Afssaps (nouvellement l’ANSES) nous rappelle que SANOFI Aventis commercialise deux statines, la simvastatine (lodales) et la pravastatine (vasten).

Pour terminer cette partie d’enquête, même Joël Ménard et Alain Tedgui, pourtant désignés comme neutres, possèdent des liens avec l’industrie du médicament qui fabrique des statines. Dans un article publié en 2011 [2], on apprend que M. Ménard était consultant chez NOVARTIS. Cette étude a par ailleurs été financée par PFIZER, un géant des statines.
M. Tedgui est quant à lui qualifié de « consultant » auprès de SANOFI Aventis et BMS dans une étude parue en 2005 [3], deux sociétés pharmaceutiques qui commercialisent des statines.

On entend aussi parler de M. Tedgui dans le scandale du MEDIATOR, l'amphétamine anorexigène du labo SERVIER :
http://siteinfosecusante.free.fr/spip.php?article2231

« La fondation de recherche sur l’hypertension artérielle, fondée par Seta, le dauphin de Servier, et animée par Alain Tedgui de l’Inserm, est financée par SERVIER.
Le centre de recherche cardio-vasculaire de l’hôpital européen Georges-Pompidou, animé par Alain Tedgui, est sponsorisé par SERVIER.


On peut aussi juste utiliser GOOGLE et taper le nom d'un médecin qui vient de communiquer dans un média.
Exemple avec Nicolas DANCHIN :
2011 : Statins and Intracerebral Hemorrhage : Dr Danchin has received research grants from Astra-Zeneca, Daiichi-Sankyo, Eli-Lilly, GSK, Merck, Novartis, Pfizer, Sanofi-aventis, Servier, and The Medicines Company. He has also received fees for speaking in industry-sponsored symposia and/or consulting for AstraZeneca, Bristol-Myers Squibb, Boehringer-Ingelheim, GlaxoSmithKline, Lilly, Menarini, MSD-Schering, Novartis, Novo, Pfizer, Sanofi-aventis, Servier, and The Medicines Company.

Vous pouvez aussi rechercher d'autres noms de cardiologues très médiatiques, chercheurs à l'INSERM ou épidémiologistes, et vous verrez qu'ils bossent, se croisant souvent, avec plus ou moins les mêmes fabricants de statines.


Les citoyens ne devraient pas se transformer en enquêteurs pour savoir que ces 7 messieurs ont de nombreux liens avec l'industrie des statines.
Les journalistes, s'ils faisaient leur travail de base, devraient nous informer et nous offrir ces liens d'intérêts sur un plateau, au bas de tout article.
C'est même la loi...


Même le CNOM (Conseil National de l'Ordre des Médecins) est d'accord avec cela :
Le décret sur la transparence des liens d’intérêts entre professionnels de santé et industriels du médicament et du matériel médical est paru hier après 18 mois d’attente.

A la suite de nos interventions les mécanismes subtils de cumuls, de tranches et de seuils, initialement envisagés, ont été abandonnés. Pourtant,, les usagers du système de santé n’auront qu’une vision fausse, confuse et tronquée des liens d’intérêts avec les professionnels de santé et les craintes exprimées par l’ordre des médecins il y a plus de 6 mois se révèlent malheureusement fondées (communiqué du  CNOM en date du 23 octobre 2012)

Les rémunérations versées aux professionnels de santé en contrepartie des travaux effectués pour le compte des entreprises ne seront pas rendues publiques. On pourra ainsi savoir le prix d’un billet d’avion offert à un praticien pour se rendre à un congrès mais pas les sommes qui lui sont versées en contrepartie de la présentation qu’il y fera ! C’est bien le contraire de la transparence attendue.

Les avantages perçus par les professionnels de santé au travers des associations subventionnées par les industriels ne seront pas publiables dans la mesure où ils ne seront pas  identifiables. Là encore on est loin de la transparence

Au nom du respect du secret des affaires qui l’emporte ici sur la protection de la santé publique, l’objet des contrats conclus par les industriels ne sera pas connu. Le public restera ainsi dans l’ignorance de la nature exacte des travaux effectués

Le Conseil national de l’Ordre des médecins ne peut donc que constater la priorité accordée aux exigences des industriels du médicament et du matériel médical.
Ce texte trahit manifestement la volonté du législateur et la loi  du 29 décembre 2011 relative à la transparence des activités des industriels de la santé
Un recours au Conseil d’Etat est envisagé

Dans la partie « déclaration des conflits d’intérêts » de la publication française, nous apprenons que M. Danchin a reçu des honoraires en tant que consultant et conférencier par les sociétés suivantes :
AstraZeneca, Bayer, BMS, Boehringer-Ingelheim, Daiichi-Sankyo, Eli-Lilly, GSK, MSD, Novartis, Novo-Nordisk, Pfizer,Roche, sanofi-aventis, Servier and The MedCo.
La plupart de ces sociétés commercialisent bien entendu des statines. Pfizer avec le Tahor (Lipitor chez nos amis outre-atlantique), Novartis avec le Lescol, Aventis le Vasten, Sanofi le Lodales, BMS (pour Bristol Myers Squibb) l’Elisor et MSD (Merck) avec le Zocor.
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samedi 5 avril 2014

GARDASIL : des articles qui le défendent

Ce blog traite aussi de l'indépendance de l'information scientifique. La controverse actuelle à propos du GARDASIL permet aux éternels défenseurs des labos de s'exprimer.
DEUX DECRYPTAGES d'articles en faveur de SANOFI.

Un article d'une journaliste, Aurélie Haroche, est exemplaire dans la façon de "manipuler" le lecteur, tout en prétendant avoir une sorte d'objectivité.

Premier DECRYPTAGE

"Il ne se passe guère une saison sans que nous soyons réveillés par la sourde menace d’un « scandale sanitaire »...réel ou supposé. Produits chimiques en embuscade dans des produits que nous utilisons (voir ingurgitons) tous les jours, médicaments se révélant inefficaces et dangereux ou encore, un grand classique, vaccins qui provoqueraient des effets secondaires terribles. La sphère médiatique s’agite, rythmée par les soubresauts de la justice, mais souvent (pas toujours), le scandale retombe comme un mauvais soufflé. Néanmoins, il ne disparaît jamais sans laisser de traces : quand bien même le vaccin serait innocenté par de multiples études scientifiques, quand bien même il n’y aurait aucune certitude sur la dangerosité de la substance chimique, quand bien même le danger du médicament serait principalement lié à sa mauvaise utilisation, demeure toujours dans l’esprit d’une partie du grand public l’idée d’une sourde menace, de tractations secrètes (voir d'un complot) faites sur le dos de leur santé. Les conséquences ne sont pas nulles et vont de la légère défiance à un refus de la médecine, tandis qu’est permis le foisonnement de nouveaux scandales, empruntant plusieurs symptômes aux précédents. Pour y faire face, l’Académie de médecine a récemment formulé plusieurs recommandations visant à faire « émerger (…) une information objective, impartiale, scientifique fondée, facilement accessible et compréhensible pour le public ». "

=> début "soft" : en mélangeant un peu tout, elle jette un premier doute et laisse apparaître le mot "complot", qui sous-entend que tout lanceur d'alerte est forcément un "complotiste", argument toujours utilisé par les défenseurs des labos.
En finissant par une citation de l'Académie de Médecine, elle laisse croire 1) que cette Académie est objective et impartiale (ce qui fait sourire...) et 2) qu'il faudrait restreindre la parole des lanceurs d'alerte pour faire émerger une "information calibrée, formatée, sous contrôle" et qui ne dirait que "la vérité".

Comment accroître l’angoisse des populations

"Oui, mais comment faire quand le « scandale » apparaît soutenu, nourri, par des médecins ? Le grand public, bien sûr, ne manque pas d’y voir une caution échappant (quasiment) à tout soupçon. Dès lors, la difficulté est plus grande encore de transmettre un message « objectif » et d’éviter qu’il ne soit considéré comme entaché de conflits d’intérêt. Cette quadrature du cercle s’illustre aujourd’hui avec "l’affaire" Gardasil, qui connaît actuellement de nouveaux soubresauts. La semaine s’est en effet ouverte par la mise en ligne d’une pétition signée par plus de 500 praticiens demandant l’ouverture d’une mission d’information parlementaire sur ce vaccin et s’est achevée par l’annonce de plusieurs nouvelles plaintes de jeunes filles affirmant être victimes d’une maladie neurologique en lien avec leur vaccination. Après avoir longuement évoqué le cas du Gardasil sur son blog en novembre en se demandant «Quand s’arrêtera la liste de ces soi-disant « scandales » sanitaires dès qu’un événement indésirable et nocif est détecté puis diffusé sans preuve avérée d’un rapport direct à un acte thérapeutique ou préventif ? », le professeur Guy Vallancien s’attaque de nouveau à ce sujet en évoquant la pétition de ses confrères, qu’il qualifie tout de go de « pétition d’horreur ». "

=> la journaliste oublie d'expliquer que le Pr Guy Vallancien est un "habitué" de la défense des labos. Elle minimise la plainte, en indiquant un chiffre faux (500) alors que la pétition avait déjà plus de 500 signatures, et en a maintenant plus de 1000.

Les statistiques impuissantes face à la rumeur

"L’auteur du blog « Santé 2020 » hébergé par le Monde revient tout d’abord sur les très rassurantes données statistiques. « Les données de la littérature internationale et française ne montrent pas d’augmentation de l’incidence des maladies auto-immunes ni plus particulièrement de SEP après une vaccination par le Gardasil » souligne-t-il entre autres. Face à ces chiffres et sachant, rappelle-t-il que « les maladies auto-immunes surviennent souvent à partir de l’adolescence », il considère la pétition comme « un moyen pervers de déstabiliser un progrès en angoissant la population sans preuves ». Il ajoute encore que « Ce type de procédé ne peut en aucun cas servir les jeunes femmes atteintes de maladie neurologique dans les semaines ou mois qui ont suivi la vaccination. Procédés insupportables en ce qu’ils sapent les fondements d’une approche scientifique de la pharmacologie » et finit en s’interrogeant « Existe-t-il des poursuites possibles envers ceux qui colportent ce genre d’informations gratuites ? Notre société vient d’atteindre le niveau d’alerte de la bêtise et de la peur». "

=> la journaliste met en avant les arguments de Vallancien, sans recul ni critique, comme le font les "bons journalistes qui veulent avantager une partie", les labos SANOFI dans ce cas.

L’impossible défense d’un produit pharmaceutique

"Ce billet explosif (comme souvent sous le clavier de Guy Vallancien) n’est évidemment pas passé inaperçu. L’auteur du blog Hippocrate et Pindare montre ainsi son désaccord certain avec Guy Vallancien en titrant : « Le Professeur Vallancien s’interroge sur les sanctions possibles de ceux qui ne pensent pas comme lui ». Le médecin généraliste n’a en effet nullement été convaincu par l’argumentaire du professeur Guy Vallancien dont il souligne qu’il paraît être « tout droit sorti du service marketing de Sanofi comme l’écrit un commentateur signataire » de la pétition. Ainsi, il apparaît sur les blogs que comme partout ailleurs, il est impossible de prendre la défense d’un produit pharmaceutique sans être immédiatement soupçonné de corruption ! "

=> ici, elle contredit les dires du blog, en prenant la défense de Vallancien, montrant facilement de quel côté elle se place. Or, il est possible de défendre un produit Pharma, sans être accusé de corruption. Il suffit de ne pas avoir de liens d'intérêts majeurs, de ne pas être un perpétuel défenseur des labos et de citer réellement des sources critiques, sans dénaturer les informations.

Entre lanceur d’alerte et colporteur de fausses informations : comment faire la différence ?

"Puis, faisant le lien avec la récente affaire Debré/Even, l’auteur du blog Hippocrate et Pindare observe en filigrane que le professeur Vallancien essaie d’en user avec les médecins signataires de la pétition comme l’Ordre avec les deux auteurs. « Tout ce qu’il affirme doit être retenu comme la vérité vraie. Toute pensée divergente doit être sanctionnée », note-t-il avant à son tour de s’interroger « N’est-ce pas au final le professeur Vallancien qui devrait être sanctionné ? Son billet est loin d’être confraternel, non ? », finit-il. "

=> en effet, l'Ordre des médecins tolère les propos non confraternels de personnes comme Guy Vallancien ou Gabriel STEG, des leaders d'opinion, dont les propos sont très médiatisés dès qu'il s'agit de défendre les labos.
Quand Gabriel STEG a insulté publiquement le Pr EVEN dans une vidéo où il le traitait de "complotiste, négationniste", où était le Conseil pour le rappeler à l'ordre ?

"Au-delà de cette passe d’arme, au-delà même du cas Gardasil, on peut se demander si l’auteur du blog Hippocrate et Pindare, apparemment d’abord préoccupé par la protection des lanceurs d’alerte, n’a pas laissé de côté la véritable question soulevée par Guy Vallancien qui concerne la responsabilité des médecins dans la diffusion des prétendus scandales sanitaires. Une fois encore au-delà du cas précis de ce vaccin, n’appartient-il pas aux médecins, en l’absence de suspicions scientifiques réellement fondées, d’observer un certain recul face aux affaires brandies par les médias. Non pas qu’il faille les empêcher de jouer le rôle de lanceur d’alerte, mais peut-être est-il nécessaire de les inciter à la rigueur scientifique dans leur entreprise de dénonciation, en raison du poids de leur parole auprès des patients. Et dans ce cadre ne pourrait-on envisager un rappel à l’ordre de ceux qui prêtent leurs voix à des informations infondées…"

=> il faudrait déjà que la parole journalistique soit informée, ce qu'elle n'est que trop rarement. De nombreux journalistes ne font que "recopier" des bouts de phrases de leader d'opinion ou des info de l'AFP, sans vérification des sources, sans aucune divulgation des conflits d'intérêts.
Récemment, le journal Le Monde avait ainsi permis à des médecins d'attaquer le Pr . EVEN, sans que ceux-ci déclarent leurs nombreux conflits d'intérêts au départ. Ce journal Le Monde a eu un mal fou à accepter que les liens d'intérêts soient enfin publiés, ce qui montre que la transparence n'est pas dans son ADN.

On a donc des parangons de l'hypocrisie, qui semblent défendre le public, voulant diminuer "son angoisse" en étouffant les nombreux scandales sanitaires.
Au lieu de cela, il vaudrait mieux diminuer les prescriptions inadaptés et leurs effets secondaires, pour certains produits Pharma sans intérêt, inutiles ou dangereux.

Article du FORMINDEP qui en dit long sur Guy VALLANCIEN


Second DECRYPTAGE

un extrait d'un article de " La voix du Nord" :

4. Ces vaccins protègent-t-ils du cancer du col de l’utérus, avec quelle efficacité ?
Ces vaccins protègent contre des papillomavirus humains (HPV) qui eux-mêmes sont responsables d’environ 73 % des cancers du col de l’utérus. Avec 3000 nouveaux cas et 1100 décès en 2012, ce cancer se classe au 11e rang, par sa fréquence, des cancers chez les femmes en France. Selon Sanofi Pasteur MSD, le Gardasil a un taux d’efficacité de 97 % chez les jeunes filles qui ne sont pas déjà infectées par le HPV.

 => paroles à SANOFI, sans aucune critique

Le Dr de Chazournes conteste ce chiffre et affirme que « le Haut conseil de santé public (HCSP) estime à moins de 20% son efficacité tous virus HPV confondus chez les 16-23 ans ».

 => parole au lanceur de la pétition : citation très courte et noyée dans les arguments en faveur de SANOFI

Pour Dr André Dahlab, directeur-adjoint aux affaires médicales de Sanofi Pasteur MSD, « le HSCP ne dit pas cela, ce sont les allégations de M. De Chazournes (qui) joue sur différents types d’efficacités calculés ». « Parmi les jeunes filles qui ont participé initialement aux essais cliniques et que l’on a continué à suivre, on n’a constaté la survenue d’aucun nouveau cas de lésions précancéreuses » avec un recul de huit ans pour le Gardasil, selon le Dr Dahlab.

=> à nouveau, la parole est donnée à l'employé de SANOFI, sans critique ni recul, ni vérification des sources


5. Ces vaccins peuvent-ils entraîner des effets indésirables graves comme des maladies auto-immunes en particulier la sclérose en plaque ?
Selon le point fait en novembre par l’Agence du médicament ANSM, 435 cas d’effets indésirables graves dont 135 maladies auto-immunes incluant 15 cas de sclérose en plaque (SEP) ont été notifiés en France sur 5 millions de doses de Gardasil injectées depuis 2006. « Par ailleurs, les données de la littérature internationale et française ne montrent pas d’augmentation de l’incidence des maladies auto-immunes, ni plus particulièrement de SEP après une vaccination par Gardasil », selon l’ANSM.

 => l'article oublie de dire que les notifications sont notoirement sous-déclarées, avec un facteur d'au moins 100. La Pharmacovigilance est un point faible de la France, avec un manque d'accès aux données de santé et jalousement gardées secrètes.
Rappelons que l'ANSM a été mise en examen dans l'affaire MEDIATOR, tellement elle a été incompétente dans ce dossier et tellement elle a défendu le médicament du labo SERVIER.

 Pour le Dr Dahlab, « on bénéficie d’un énorme recul avec le Gardasil avec 140 millions de doses administrés dans tous les pays du monde; on n’a pas vu de sur-risque de maladies auto-immunes lié au Gardasil ».

=> l'article finit sur la parole du commercial de SANOFI, le Docteur Dahlab. Encore un exemple d'article journalistique qui n'a pour but que de défendre un labo.

http://www.lavoixdunord.fr/france-monde/ce-qu-il-faut-savoir-sur-les-vaccins-contre-le-cancer-du-ia0b0n2038244


Site de la pétition :
http://www.medocean.re/2014/02/si-vous-etes-medecin-generaliste-ou-specialiste-et-si-vous-etes-daccord-avec-nous-sur-les-points-suivants/