dimanche 9 octobre 2011

Analyse critique d'une statine : PRAVASTATINE

 Voici la fiche médicale d'une des statines. Nous allons ensuite pouvoir parler des études qui ont amené à recommander ce médicament :


* Mécanisme d'action

La pravastatine est un inhibiteur compétitif de l'hydroxy-3 méthyl-3 glutaryl co-enzyme A (HMG-CoA) réductase, enzyme agissant dans les premières étapes de la biosynthèse du cholestérol, et produit son effet hypolipidémiant de deux façons. En premier lieu, de par son inhibition compétitive réversible et spécifique de la HMG-CoA réductase, elle induit une diminution modérée de la synthèse de cholestérol intracellulaire. Cela induit une augmentation du nombre des récepteurs de LDL à la surface des cellules ainsi qu'un catabolisme via ces récepteurs et une clairance du LDL-cholestérol circulant renforcés.

En second lieu, la pravastatine inhibe la production des LDL en inhibant la synthèse hépatique du VLDL-cholestérol, précurseur du LDL-cholestérol.

Chez les sujets sains tout comme chez les patients hypercholestérolémiques, la pravastatine sodique abaisse les valeurs des paramètres lipidiques suivantes : cholestérol total, LDL-cholestérol, apolipoprotéine B, VLDL-cholestérol et triglycérides ; le HDL-cholestérol et l'apolipoprotéine A sont quant à eux augmentés.




=> On apprend donc que la statine améliore les paramètres sanguins : augmente le "bon" HDL, et diminue les TG (triglycérides) et le "méchant" LDL.
Ce sont des paramètres biologiques.
La mortalité est un critère clinique, qui montre si le médicament sauve des vies ou pas. 
 







* Efficacité clinique


- Prévention primaire

WOSCOPS
L'étude "West of Scotland Coronary Prevention Study (WOSCOPS)" est un essai randomisé, en double aveugle, contrôlé contre placebo portant sur 6595 patients de sexe masculin âgés de 45 à 64 ans présentant une hypercholestérolémie modérée à sévère [LDL-C : 155-232 mg/dl (4,0-6,0 mmol/L)] et sans antécédent d'infarctus du myocarde, traités pendant une durée moyenne de 4,8 ans soit par la pravastatine 40 mg/j soit par placebo, en complément d'un régime. Les résultats obtenus chez les patients traités par la pravastatine ont été les suivants :

. réduction du risque de décès d'origine coronaire ou d'infarctus du myocarde non fatal (réduction du risque relatif RRR de 31 % ; p = 0,0001 avec un risque absolu de 7,9 % dans le groupe placebo et de 5,5 % dans le groupe des patients traités par pravastatine) ; les effets sur ces événements cardiovasculaires cumulés ont été évidents dès 6 mois de traitement ;


. réduction du nombre total de décès d'origine cardiovasculaire (RRR de 32 % ; p = 0,03) ;


. en prenant en compte les facteurs de risque, une RRR de 24 % (p = 0,039) de la mortalité totale a également été observée chez les patients traités par pravastatine ;


. réduction du risque relatif de recours à des interventions de revascularisation coronaire (pontage coronarien ou angioplastie coronaire) de 37% (p = 0,009) et à une coronarographie de 31% (p = 0,007).


Le bénéfice du traitement sur les critères cités ci-dessus n'est
pas connu chez les patients âgés de plus de 65 ans, qui ne pouvaient pas être inclus dans l'étude.

En l'absence de données chez les patients ayant une hypercholestérolémie associée à un taux de triglycérides supérieur à 6 mmol/L (5,3 g/L) après 8 semaines de régime, dans cette étude, le bénéfice du traitement par pravastatine n'est pas établi chez ce type de patient.




Analyse critique de l'étude WOSCOPS :

Déjà, cette statine a été traitée en complément d'un régime alimentaire, ce qui diminue la valeur scientifique pure de l'étude, mais qui permet de se rapprocher de la réalité, où les patients ont souvent un régime associé.


Ensuite, on peut voir que seuls des hommes ont été étudié dans cette étude. On ne sait donc rien pour les femmes, ni les patients de 65 ans ou plus.

Enfin, ce qui diminue (voire annule) l'intérêt de cette étude est un BIAIS MAJEUR : environ 30% des patients ont été perdu de vue, de manière suspecte et inexpliquée par les auteurs.
Or, en sciences, tout ce qui n'est pas expliqué (même par un début de piste) est hautement suspect.


Cette étude est une étude "biaisée", une étude marketing, utilisée pour vendre une statine à des gens bien portants : élargissement du marché.
Les laboratoire ont montré leur capacité de nuisance, quand le FBI a enquêté et saisi leurs documents internes. Les labos savent qu'un médicament tue mais le cachent aux autorités. Ils s'échangent des courriers en se demandant comment le dissimuler et se félicitent des études qui montrent un léger avantage.


Enfin, si on en reste juste aux chiffres, les résultats sont artificiellement gonflés en les exprimant en VALEURS RELATIVES.

De plus, cette notice ne reprend pas l'étude AFCAPS, qui a été négative également.

Alors qui est assez crédule pour croire que les statines sont utiles en prévention primaire ?
Les médecins qui font encore confiance au marketing des labos.


Qui veut nous VENDRE un médicament cher, dangereux et quasiment inutile ?
Les labos et leurs complices leaders d'opinion (médecins haut placés et très médiatisés).







- Prévention secondaire
LIPID

L'étude "Long-Term Intervention with Pravastatin in Ischemic Disease (LIPID)" est un essai multicentrique, randomisé, en double aveugle, contrôlé contre placebo, comparant l'effet de la pravastatine (40 mg/jour) à celui d'un placebo chez 9014 patients âgés de 31 à 75 ans pendant une durée moyenne de 5,6 années et présentant un taux de cholestérol sérique normal ou élevé [cholestérol total initial = 155 à 271 mg/dl (4,0-7,0 mmol/L), cholestérol total moyen = 219 mg/dl (5,66 mmol/L)] ainsi que des taux variables de triglycérides allant jusqu'à 443 mg/dl (5,0 mmol/L) et un antécédent d'infarctus du myocarde ou d'angor instable dans les 3 à 36 mois précédents. Le traitement par la pravastatine a significativement réduit le risque relatif de décès d'origine coronaire de 24 % (p = 0,0004, avec un risque absolu de 6,4 % dans le groupe placebo, et de 5,3 % dans le groupe des patients traités par pravastatine), le risque relatif d'événements coronariens (décès d'origine coronaire ou IDM non fatal) de 24 % (p < 0,0001) et le risque relatif d'infarctus du myocarde fatal ou non de 29 % (p < 0,0001). Chez les patients traités par pravastatine, les résultats ont montré :

. une réduction du risque relatif de mortalité totale de 23 % (p < 0,0001) et du risque de mortalité cardiovasculaire de 25 % (p < 0,0001) ;
. une réduction du risque relatif de recours à des interventions de revascularisation coronaire (pontage coronarien ou angioplastie transluminale percutanée coronaire) de 20 % (p < 0,0001) ;
. une réduction du risque relatif d'accident vasculaire cérébral de 19 % (p = 0,048).


Dans les études CARE et LIPID, environ 80 % des patients ont reçu de l'acide acétylsalicylique dans le cadre de leur traitement.


Analyse critique de l'étude LIPID :



Cette étude est multicentrique, et il n'y a pas eu de stratification par centre. 
Cette technique de "stratification par centre "est une méthode précieuse, permettant à des scientifiques sérieux de bien faire leur étude, en diminuant les effets du hasard. Ils ne l'ont pas fait, ce qui est une première critique à leur encontre.
Ensuite, cet essai a été interrompu de manière injustifiée (c'est une grande mode dans les essais marketing, où on arrête l'étude dès que ça paraît le bon moment pour promouvoir le médicament, sans étudier les effets secondaires). De plus, cela permet de réduire le coût de développement et de vendre le médicament plus vite, donc de faire PLUS DE PROFITS sans tenir compte de l'information scientifique.

En effet, arrêter un essai est SORTIR DU PROTOCOLE initial, où les hypothèses ont été faites et du contexte où les calculs ont été envisagé et prévu.
C'est un essai "raté" et peu pertinent, malgré le discours marketing des médecins payés par les labos.
Dans cette étude, le sponsor était omniprésent, récoltant les données, les interprétant et réalisant tous les calculs avec une absence totale de transparence. Ce labo a déjà fait parler de lui dans de nombreux scandales ayant tué des milliers de personnes...

Cet essai a montré une augmentation du nombre de cancers chez les personnes âgées traitées, comme dans l'essai PROSPER. Cela indique que les statines ne seraient pas sans danger si on les donne sur une très longue durée.

Enfin, les patients ont reçu de l'aspirine (acide acétylsalicylique), ce qui réduit encore la valeur scientifique de l'essai, car on ne sait pas à quel médicament attribuer l'effet observé. 


CARE
L'étude "Cholesterol and Recurrent Events (CARE)", est un essai randomisé, en double aveugle, contrôlé contre placebo, comparant les effets de la pravastatine (40 mg/jour) à ceux d'un placebo sur les décès d'origine coronaire et sur les infarctus du myocarde non fatals sur une durée moyenne de 4,9 ans chez 4159 patients âgés de 21 à 75 ans présentant un taux de cholestérol total normal (cholestérol total initial moyen < 240 mg/dl) et ayant déjà fait un infarctus du myocarde dans les 3 à 20 mois précédents. Le traitement par la pravastatine a significativement réduit :

. le taux de récidives d'événements coronariens (décès d'origine coronaire ou IDM non fatal) de 24 % (p = 0,003, placebo 13,3 %, pravastatine 10,4 %) ;

. le risque relatif de recours à des interventions de revascularisation coronaire (pontage coronarien ou angioplastie transluminale percutanée coronaire) de 27 % (p < 0,001).
. Le risque relatif d'accident vasculaire cérébral a également été réduit de 32 % (p = 0,032) et le risque combiné d'accident vasculaire cérébral ou d'accident ischémique transitoire (AIT) de 27 % (p = 0,02).

Le bénéfice du traitement sur les critères cités ci-dessus n'est
pas connu chez les patients âgés de plus de 75 ans, qui ne pouvaient pas être inclus dans les études CARE et LIPID.

En l'absence de données
chez les patients ayant une hypercholestérolémie associée à un taux de triglycérides supérieur à 4 mmol/L (3,5 g/L) ou supérieur à 5 mmol/L (4,45 g/L) après 4 ou 8 semaines de régime, dans les études CARE et LIPID respectivement, le bénéfice du traitement par pravastatine n'est pas établi chez ce type de patient.

Dans les études CARE et LIPID, environ 80 % des patients ont reçu de l'acide acétylsalicylique dans le cadre de leur traitement.



ANALYSE CRITIQUE DE L'ESSAI CARE

En utilisant toujours la méthode des chiffres relatifs, l'essai vous vante une réduction des récidives de 24%, qui correspond en réalité à une baisse de 3% en 5 ans, soit 0,6% par an.


Cet essai ne cite pas la diminution de la mortalité totale, car elle n'est pas significative.
Voilà un médicament qui n'améliore pas la durée de vie, seul critère pertinent pour un patient, qui n'a pas envie d'échanger un problème cardiaque par un cancer ou autre chose.


Les patients de cet essai ont également reçu de l'aspirine, ce qui brouille les effets de l'étude et ne permet pas de conclure à un effet de la pravastatine de manière claire.


Enfin, on peut voir que les résultats de LIPID et CARE contredisent les effets de l'étude 4S, très médiatisée, et qui est probablement une étude où le sponsor a "rendu la mariée plus belle".

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